La guibre


Afficher l'image d'origineL'étrave d'un vaisseau se prolonge par le taille-mer qui fend l'eau et favorise ainsi la pénétration du vaisseau dans les flots. Sur le taille-mer repose la guibre, structure soutenant le mât de beaupré et la poulaine.
Un exemple de guibre (extrait du site Les grands voiliers). 


Description d'une guibre et présentation des différentes parties la composant. Cette planche est extraite de l'ouvrage de Wolfram zu Mondfeld *.


Les jambettes sont au nombre de 4 sur la Victory. Les voici placées à blanc sur le taille-mer :


Je simule les herpes avec de petites tiges de métal de façon à représenter l'allure générale de la structure. Elle doit être harmonieuse, la guibre rehaussant l'impression d'ensemble du vaisseau.


Il ressort que la première jambette est en retrait par rapport aux autres, les
deux herpes ne se glissant pas dans les encoches prévues à cet effet. Il faut donc modifier la pièce et rajouter de la matière. En cours de modification : 


On remarque l'ajout de bois par rapport au cliché précédent.

Anticipant la difficulté à façonner la guibre en position sur la maquette, je choisis de la construire indépendamment, d'autant plus que je me suis aperçu que je pouvais la positionner et la retirer sans difficulté : 


Après façonnage, la guibre doit être peinte. Je profite des collections de clichés disponibles sur la toile pour m'en inspirer. La structure elle-même est peinte en noir, quant aux parties visibles des herpes et jambettes elles sont de couleur ocre avec une bande bleue. Pour obtenir ces liserés, j'ai commencé par appliquer la peinture bleue. Après séchage, j'ai collé une bande adhésive de 1 à 1,5 mm de largeur puis j'ai appliqué la couleur ocre. Il ne reste plus ensuite qu'à ôter délicatement la bande adhésive. J'ai utilisé de la peinture acrylique diluée. Il est en effet préférable d'appliquer plusieurs couches diluées plutôt qu'une couche épaisse qui masque les détails du bois. Voici le résultat :


Qu'en pensez-vous ? C'est assez joli ? Dans le même temps, j'ai préparé le caillebotis de la plate-forme de poulaine et le fronton de coltis. D'abord le caillebotis. La poulaine, située à l'avant du vaisseau, était fréquemment balayée par les paquets de mer. Le caillebotis est un treillage en bois permettent l'évacuation de l'eau. Voici celui de la poulaine :



Le fronton ou cloison de coltis ferme l'avant du vaisseau, séparant ainsi l'entrepont de la plate-forme de poulaine. Deux portes, à peine visibles, assurent le passage vers la plate-forme. Deux sabords sont également présents. 


Montage à blanc avec le mât de beaupré, ou du moins une baguette ronde qui le simule. On distingue les bittes de beaupré placées de part et d'autre du mât. Tout se présente sous les meilleurs auspices. Des yeux exercés identifieront sans peine les latrines de l'équipage. Quelques sièges d'aisance sous les embruns pour quelque six ou sept cents hommes d'équipage ! Les officiers, quant à eux, bénéficiant des "bouteilles" situées à la poupe.



Derniers éléments à confectionner avant la mise en place définitive de la guibre, les bossoirs de capon. Ce sont de lourdes poutres de bois destinées à écarter l'ancre de la muraille lors de sa remontée. Ces bossoirs sont fixés à l'aide de supports dont l'un prolonge le boudin (situé entre les herpes). Le capon est un palan qui sert à hisser l'ancre (caponner l'ancre).



Traditionnellement l'extrémité des bossoirs est ornée d'une tête de chat (cathead). Dans le cas de la Victory, les bossoirs sont décorés d'une couronne. Eléments de décoration pas faciles à réaliser compte tenu de leur petite dimension (5x4 mm).



Mignons n'est-il pas ? Et voici les bossoirs de capon terminés n'attendant que leur mise en place définitive.


Tous les ingrédients sont maintenant à disposition pour une installation générale de la guibre de la Victory :




A bientôt.


* Encyclopédie Navale des Modèles Réduits, Pygmalion, Gérard Vatelet.

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