Le gouvernail (III)

Sur l'un des forums auxquels je contribue (LRM), il m'a été signalé une erreur dans le positionnement d'une charnière du safran. Bien que les charnières ne soient pas équidistantes, comme on peut le voir sur ce document récupéré sur le net (dont l'auteur est ???) :


... il n'y a aucune raison pour avoir positionné la seconde charnière (en partant du bas) aussi près de la première (voir post précédent). Une fois l'erreur signalée, je ne voyais plus qu'elle. J'ai donc décidé d'intervenir et de déplacer cette charnière.
Première opération : enlèvement du fémelot.


Même punition pour l'aiguillot et ajout de matière pour rehausser la charnière :


Après façonnage du logement de la charnière, remise en position de cette dernière. Voici le résultat final, beaucoup plus conforme à la réalité :




OUF !


Le gouvernail (II)

Comme précisé précédemment j'ai préféré coller les fémelots sans les avoir peints au préalable. Ces fémelots doivent épouser précisément la carène. Au cours de l'ajustement et du collage, la peinture peut être endommagée ou sauter. Il peut aussi y avoir des traces de colle sur les bords. Aussi ai-je préféré les peindre après leur fixation. J'ai utilisé de la colle à deux composants de façon à pouvoir repositionner les pièces si nécessaire.
Etant incapable de peindre ces fémelots à main levée sans déborder, j'ai fixé du papier collant à la limite des pièces et j'ai ainsi pu peindre sans problème. Deux couches de noir mat. Voici le résultat à la sortie de l'atelier de peinture :


Sans les bandes de protection :


Pas mécontent du résultat. Cela semble assez propre. Qu'en pensez-vous ?
Dernière étape, mise en place du safran, avec délicatesse. Croyez-moi, le safran pivote, plus à bâbord qu'à tribord, mais il pivote.


Prochaines étapes :
- mise en place d'une braie à la hauteur du trou de jaumière. Le trou de jaumière, situé sous la voûte d'arcasse, accueille la mèche (partie haute) du safran. Cette braie, faite d'une toile à voile ou d'une peau de cuir, assure l'étanchéité du passage de la mèche du gouvernail dans le trou de jaumière.
- mise en place de la sauvegarde du gouvernail, le rôle de celle-ci étant d'empêcher la perte du safran. Cette sauvegarde est constituée d'un gros cordage ou d'une chaîne. Un talonnage de la quille peut engendrer un dégondage du safran et sa perte s'il n'est pas sécurisé.


Le gouvernail (I)

Le gouvernail désigne la partie mobile située sous la voute de poupe. Il est composé d’un axe (la mèche) et d’une partie immergée orientable (le safran) qui permet au bateau de se diriger. Le gouvernail est actionné à l’aide de la barre.
Une vue de la notice d’AL :


(Impossible de vous la mettre à l'endroit ! Blog4ever, what's wrong ???)
Voici le safran et quelques ferrures à partir desquelles doivent être fabriqués les aiguillots et les fémelots, respectivement les ferrures mâles fixées sur le safran et les ferrures femelles fixées sur la carène.


Le safran est façonné : il est plus épais dans sa partie haute que dans sa partie basse et il est aminci dans sa partie arrière (pour l’hydrodynamique et la manœuvrabilité). Dans « Trucs et astuces », vous verrez comment j’ai procédé. Voici le résultat :


On ne s’en rend pas bien compte, mais l’épaisseur dans la partie la plus faible a été diminuée de moitié.
Passons maintenant aux ferrures. Elles sont préparées comme indiqué sur le cliché. La demi-boucle est pincée à l’aide deux petits tournevis plats autour d'un fil de laiton de 0,7 mm. Les aiguillots sont obtenus en collant dans la boucle un bout du même fil.


Un montage à blanc :


Voici le safran équipé de ses aiguillots. J’ai préféré les fixer avant de les peindre.


Sur ce cliché les fémelots préformés. Il n'y a plus qu'à les coller sur l'étambot.


Les trous dans les ferrures sont prévus pour recevoir des petits clous. Dans la réalité, ces ferrures sont fixées à l’aide de tire-fond (à vérifier !). Les clous dont je dispose ont une tête de diamètre 1,3 mm. Compte tenu de l’échelle du bateau (1/84), cela correspondrait à 11 cm à l’échelle 1 ! Un peu gros ! C’est pour cette raison que j’ai décidé de boucher les trous et de ne pas mettre de clous.
De même, le safran est composé de plusieurs pièces de bois. A défaut de l’avoir réalisé ainsi, du moins peut-on le symboliser à l’aide de traits de cutter. Ce que je ne me suis pas encore résolu à faire. A suivre.



Les sabords (II)

Après avoir équipé le pont de batterie, c'est au tour de l'entrepont. En raison de l'inclinaison de la muraille, les cadres des feuillures sont différents de ceux du pont de batterie. Voici les cadres bruts de fonderie côté tribord :


Avant de montrer le résultat, voici le chantier vu de l'intérieur (l'office de nettoyage n'est pas encore passé !). On distingue bien les cadres. On distingue également sous et en bordure des cadres quelques languettes de bois destinées à réduire la dimension des sabords (cf. épisodes précédents) :


Et voici l'aspect final :


Ce n'est pas fini pour autant. Subsistent les sabords du pont principal. A suivre.

Maintenant un petit gag pour le "fun". Désireux de voir où j'en étais avec le pont principal, j'ai positionné un des éléments de ce pont. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'il avait un certain désaccord (!) entre l'entrepont et le pont principal au niveau des orifices prévus pour le passage des mâts. Mât d'artimon : c'est OK !


Passons au grand mât. Oups ! Le grand mât doit avoir une inclinaison. Certes ! Mais ça ne va pas dans le bon sens !


Bravo AL ! Les charpentiers vont devoir intervenir à nouveau. Ils ont l'habitude. A bientôt.




Les sabords

Bien qu’ayant pris toutes les précautions lors du perçage des sabords, j’ai été très vite confronté à plusieurs problèmes.
Le premier est une dimension excessive des sabords, plus grande que la réalité, compte tenu de l’échelle ! A force de tailler, poncer et limer j'ai largement dépassé la taille des sabords qui est scrupuleusement tabulée. Pour un canon de 24 livres (source : Wolfram zu Mondfeld), la hauteur est de 81,2 cm, la largeur de 92 cm et la hauteur de seuil de 49 cm, ce qui fait respectivement : 9,7 mm, 11 mm et  5,8 mm !
Le second problème, et vous pouvez le constater sur la photo suivante, est une erreur dans la hauteur du seuil des sabords, laissant découvrir la sole du canon.


Ayant bafoué allègrement toutes ces règles, il a fallu revoir à la baisse mes ambitions. Cela s’est traduit par l’intervention des charpentiers qui ont été obligés de coller moult petits bouts de baguette afin de diminuer la dimension des sabords et rehausser leur seuil. Pas joli-joli, mais pas d’inquiétude, la muraille sera peinte d’un des plus beaux ocres (comme l’original) !


Et le dernier problème, rédhibitoire à mon sens, est l’absence de la feuillure des sabords dans la notice d’Artesania Latina. Aussi ai-je imaginé de fabriquer un cadre qui serait introduit dans l’ouverture du sabord afin de simuler la feuillure comme ceci. Pas bête ! 


Exemple de fabrication des cadres pour le pont inférieur accueillant les canons de 32 livres : dans une baguette de 1x5x500 mm je taille des morceaux de 2 mm de largeur et de 12 et 9 mm de longueur afin de créer les cadres intérieurs. Voici deux cadres dans leur gabarit :


Ensuite, je les ponce en biseau de façon à pouvoir les introduire en force dans les sabords. Les premiers temps, je tenais délicatement le cadre entre les doigts et le ponçais sur une feuille de grain 120.


Mais, inévitablement, je finissais par écraser la structure par trop fragile. P… de truc ! J’ai donc introduit dans ce cadre un remplissage ad-hoc qui m’a permis de faire ce que je voulais sans rien briser.


Je suis passé d’à peine un cadre par jour à plus d'une quinzaine ! Ça m’a changé la vie !!! Illustration d’un cadre brut, du remplissage pour le poncer et de deux cadres biseautés prêts à être installés :


Et voici le résultat côté bâbord pour le pont inférieur. Les feuillures seront peintes du plus beau rouge !


A bientôt.



La carène (I)

Le bordage est complété. Place à la carène du bateau. Gros travail de ponçage et de grattage. J'ai commencé par poncer grossièrement, puis j'ai gratté/raclé avec des morceaux de verre, n'ayant pas à ma disposition de véritables racloirs. Première constatation : les racloirs de verre s'usent très vite, étonnant ! Au bout de 10-15 minutes, il faut en changer. Seconde constatation : on génère des ondulations avec le raclage. Je me suis donc remis à poncer et le raclage n'est intervenu qu'en phase finale. Il faut y aller mollo ! Quelle sensation lors de cette dernière opération ! Le bois est libéré, respire, devient lisse alors que le ponçage obstrue tous ses pores !


Photo prise de la proue (avant). A gauche l'étrave du bateau se prolongeant par la quille.


Remarquez la courbe de la muraille, photo prise de la poupe (arrière) en direction de la proue (avant).



La poupe du bateau avec vue sur l'étambot, pièce de bois verticale derrière laquelle se placera le gouvernail. L'orifice percé est destiné à recevoir la partie supérieure du gouvernail. Je serai amené à l'agrandir, pas d'inquiétude !


Et un dernier cliché montrant la muraille tribord. Au premier plan seront positionnés le château arrière et les bouteilles.


J'ai voulu savoir quelle épaisseur moyenne avais-je poncée et grattée. J'avais pesé la maquette sitôt la carène terminée. Je l'ai pesée à nouveau après ponçage et grattage. Au final perte de 13 g de matière. Je vous fais grâce des calculs. Le résultat est de l'ordre du 1/10 e de mm. Pas de problème, l'épaisseur moyenne des virures étant de 2 mm.

Prochaine étape, appliquer du "fondur" sur la carène, produit destiné à nourrir le bois, boucher ses pores et le protéger avant finition.

Bordage des oeuvres vives (fin)

Dernier round. Pose des dernières virures. La carène est terminée, ou du moins toutes les virures ont été posées. Reste un gros travail de fignolage !


Vue du côté de la poupe :


Et une vue de la proue :


A ce stade de la construction, la maquette fait 1,925 kg et 81 cm ! Joli bébé, n'est-il pas ?
Sur les clichés, le ponçage très grossier conduit à différents reflets qui s'atténueront. J'effectue un ponçage pour réduire des différences de niveau par trop importantes entre certaines lattes et je continuerai par un grattage minutieux :


J'ai découvert cette technique sur les forums dédiés et j'avoue que cela me semble plus efficace et plus "sensuel" que le ponçage. L'aspect du bois apparaît plus préservé, comme si le ponçage modifiait la surface du bois. Mais il faut "y aller mollo".

Bordage des œuvre vives (III)

Petit à petit la coque se construit. Il ne reste plus que trois virures à poser de chaque côté. Voici un cliché pris du côté de la poupe :


et un autre pris du côté de la proue :


Tout en ayant attaché le plus grand soin dans la détermination de la largeur des virures sur chaque couple, vous pouvez constater que côté proue, au niveau du 2e couple, l'écart entre les deux virures posées est légèrement plus important que sur les autres couples. La technique du brochetage est d'une compréhension simple, mais d'une réalisation difficile si l'on veut travailler avec une grande précision. Ceci dit rien de grave. Les dernières virures seront ajustées à la main et ces petits écarts ne se verront plus. 

PS : vous remarquerez l'élastique noir enserrant le Victory. Ce sont les nouvelles normes de sécurité du chantier !

Après pose des dernières demi-virures côté poupe, voici le résultat :



Il y a un gros travail de ponçage/grattage à effectuer. Vous pouvez observer différents reflets sur les lattes : ils sont liés au ponçage, certaines lattes ayant été plus poncées que d'autres. Ces différences devraient s'atténuer au gré de l'avancement de la finition de la coque.

Château arrière

Montage à blanc du château arrière du Victory. Cela va me changer de la construction de la coque. Il faut varier les plaisirs. Une première photo sans débordement des lattes vers la poupe (comme indiqué sur la notice !).


Il s'avère que la notice d'Artesania Latina est incorrecte. Les lattes doivent se prolonger au-delà du dernier couple de façon à accueillir le château arrière. Il a donc fallu rectifier. Une notice doit toujours être abordée avec circonspection ! Voici la correction. A découper selon les lignes !


Avec quelques éléments du château :


Et les bouteilles (latrines des officiers, eh oui !) :


L'ensemble du château la tête en bas :


Dans l'ensemble, cela se présente assez bien. Pour ceux qui auraient l'intention de construire ce bateau, je leur signale les pièces 57 et 58 légèrement trop grandes. Un rabotage latéral d'un petit millimètre s'avère indispensable à un bon encollage de l'ensemble.


C'était un montage à blanc. La prochaine fois, ce sera un montage définitif. A bientôt.


Bordage des œuvres vives (II)

"Chronique d'une mort annoncée" !
Rien ne vaut une photo pour illustrer le problème :


Côté quille, les virures (bordés) ont été effilées (brochetées) et courbées dans le sens de la largeur. Pas de problème ! Par contre, sous la ligne de flottaison, ces mêmes virures, courbées seulement dans leur longueur, conduisent à des marches d'escalier. Si je continue ainsi, je cours à la catastrophe car les marches d'escalier seront de plus en plus prononcées.
Seule issue : travailler les virures en les courbant également dans le sens de la largeur, c'est-à-dire transversalement (voir la rubrique "Trucs et astuces"). Il me faut décoller les virures les plus indisciplinées. J'ai l'impression de me transformer en Pénélope. Déçu
Opération chirurgicale, j'ai ôté quatre virures :


Après avoir "travaillé" les nouvelles virures en conséquence, cintrage longitudinal ET transversal, voici le résultat (côté tribord) :


Nettement mieux, ne croyez-vous pas ? Et côté bâbord :


L'avenir me semble ainsi un peu plus serein.
Prochain rendez-vous : le moment où je poserai la dernière virure. Bien du plaisir en perspective.

A bientôt.